Oui, la « fessée » est enfin abolie en France !
- par Dr Edwige ANTIER
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- 10 mars, 2019
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Comme
toutes les violences éducatives du quotidien, ces violences physiques et
psychologiques qu’on appelle « ordinaires ».
Merci aux sénateurs qui, pour la première fois, ont enfin voté à l’unanimité la loi proposée par Laurence Rossignol, ancienne Ministre de la famille, après que Maud Petit l’eut fait adopter à l’Assemblée Nationale en novembre. Vous connaissez mon combat et ma proposition de loi déposée en Janvier 2010. Vous avez suivi les débats qui se sont enflammés, les français revendiquant le droit de lever la main sur les enfants, y compris, pour 50% des parents, avant l’âge de deux ans.
Mais ces débats ont fait avancer les mentalités, l’exemple des nombreux pays qui ont interdit les châtiments corporels depuis 4 décennies, de la Suède à l’Autriche, de l’Espagne à la Pologne, ont donné l’exemple et montré les effets de la bienveillance éducative sur les compétences scolaires et le respect réciproque des enfants envers les adultes. Les travaux des neurosciences ont objectivé les effets néfastes sur les structures cérébrales de ces violences.
Il y aura encore un travail de procédure pour faire coïncider les deux textes, mais les deux inscrivent dans le code civil que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physique ou psychologiques ».
Il faudra encore aider les parents à trouver les solutions qui leur permettront d’avoir une autorité naturelle renforcée. Et former les professionnels à leur transmettre les bonnes pratiques.
Vous le savez, c’est la raison de mon travail, et vous trouvez dans ce site, dans mes ouvrages, depuis tant d’années, tous les conseils qui vous permettront d’être un parent positif.
Encore toute mon émotion pour cet événement auquel ont participé de nombreux militants. Merci à tous !

Trop de rentrées en France se passent beaucoup dans les pleurs, qui dévastent les enfants les plus sensibles, mais aussi les petits copains, car ces scènes sont émotionnellement délétères pour tous.
Un enfant de trois ans ne doit pas être séparé dans les pleurs. Il doit se sentir en attachement sécure, et pour cela avoir déjà créé un lien avec l'adulte auprès duquel il doit passer sa journée, son professeur, l'assistante.
Donc, la rentrée devra être étalée, par petits groupes d'enfants, à mi-temps; la présence de parents devra être autorisée, comme pendant la période d'adaptation en crèche; les enfants dont la famille est stimulante au plan cognitif devront pouvoir n'y aller qu'à mi-temps la première année. Pourquoi les obliger à rester pour la sieste et une heure d'activités à 25 si la maman fait un break professionnel, si le grand-père, professeur à la retraite, a du plaisir à le choyer et le cultiver?
Les maîtres se plaignent de manquer de moyens, alors pourquoi obliger des enfants à rester l'après-midi alors qu'ils ont une famille stimulante, au détriment de ceux dont on pourrait mieux s'occuper s'ils sont en nombre allégé? Parce que l'on ne veut pas faire "à la carte"? Parce que tout le monde doit grandir dans le même moule? Non, personnalisons notre école, assouplissons les rythmes selon les besoins de chaque enfant.
En Suède, la "maternelle" prolonge la crèche jusqu'à 7 ans, avec des éducateurs et pas seulement des professeurs, ce sont des espaces où les parents peuvent venir en journée (à Stockholm, je demandais à une directrice si c'était bien des parents présents entre deux classes, à bavarder et prendre un café? "Yes. We hope!" répondit-elle).
Alors l'école pour tous à 3 ans, d'accord, mais une école vraiment "maternelle"!


